nous ALGERIE, Terre d'Afrique: Gravures rupestres de la région d'Ain Sefra

14 juillet 2012

Gravures rupestres de la région d'Ain Sefra

(éléphant et, à droite,
petit personnage aux jambes ployées.)
Les gravures rupestres de la région d'Ain Sefra sont des gravures préhistoriques d'âge néolithique du Sud-oranais. Au long de l'Atlas saharien elles font suite à celles, à l'ouest, de la région de Figuig et précèdent celles, à l'est, des régions d'El-Bayadh, d'Aflou puis de Tiaret. Des gravures comparables ont été décrites, plus à l'est encore, autour de Djelfa et dans le constantinois.

Historique

Moins célèbres que les figurations du Tassili les gravures du Sud-oranais font cependant l’objet d'études dès 1863. Les travaux les plus importants sont notamment dus à A. Pomel (de 1893 à 1898), Stéphane Gsell (de 1901 à 1927), G. B. M. Flamand (de 1892 à 1921), L. Frobenius et Hugo Obermaier (en 1925), l'Abbé Henri Breuil (de 1931 à 1957), L. Joleaud (de 1918 à 1938), R. Vaufrey (de 1935 à 1955).
En 1955 et 1964 Henri Lhote effectue des séjours de plusieurs mois dans le Sud-oranais qui lui permettent de compléter les recherches précédentes, d'ajouter des centaines de descriptions nouvelles et de publier en 1970 Les gravures rupestres du Sud-oranais dans la série des “Mémoires du Centre de recherches anthropologiques préhistoriques et ethnographiques” (CRAPE) dirigée à Alger par Mouloud Mammeri (Arts et Métiers graphiques, Paris, 210 pages et reproductions photographiques). Il s'y intéresse principalement aux gravures de la région d'El Bayadh.

Les gravures de la région d'Ain Sefra comportent de nombreuses figurations humaines, interprétées de diverses façons.
Beaucoup ont été très dégradées, notamment par la peinture rouge malheureusement employée pour souligner plus ou moins précisément leurs dessins.

Quelques Localisations et descriptions sur 69 stations répertoriées

Oued Dermel
(orant, archer et son chien chassant une autruche)
Le site se trouve à 4 km au sud-ouest de la petite gare d'Hajrat-m-Guil. Entre deux petits pitons rocheux passe l'ancienne piste (jadis construite par la Légion menant d'Aïn-Sefra à Colomb-Béchar). Sur le piton situé à l'ouest de cette piste un ensemble de gravures figure quatre personnages longiformes associés à deux quadrupèdes aux pattes effilées, une antilope ou une chèvre et un bélier. Un bœuf de style différent apparaît plus tardif. Le premier personnage, à gauche, qui mesure 50 cm porte une ceinture prolongée par un pagne ou une queue postiche et, à hauteur du coude droit, un objet en forme de haricot qui pourrait être un bouclier. Le deuxième personnage, dans la position des orants, ne manifeste pas ces détails vestimentaires tandis que le troisième (80 cm) est semblable au premier. Un quatrième personnage est de plus petite taille. Selon Henri Lhote (p. 11), l'ensemble « est à rapporter à l'« école de Tazina » (du nom de la station de la région d'El Bayadh).

Hadjrat Mahisserat
(orant et archer)
Henri Lhote se borne à noter que la célèbre station (ensemble d'éléphants) s'est trouvée défigurée, toute une partie des traits ayant été recouverte d'une peinture jaune indélébile.

Moghar et-Tahtani
En amont du village de ce nom (au sud de la route allant d'Aïn-Sefra à Colomb-Béchar), les gravures se trouvent sur des dalles horizontales. La station est, avec celle de Thyout, l'une des plus anciennement connues dans le Sud-oranais1. Moulée et déposée au Musée du Bardo d'Alger, la plus remarquable figure est la « momie », selon l'identification de Flamand, que Lhote à la suite de Vaufrey interprète plutôt comme un félin ligoté replié sur lui-même. Les autres gravures représentent des bovidés, des autruches (notamment une superposition de seize d'entre elles limitées à leurs seuls cous), plusieurs personnages dont un orant, vêtu d'un pagne et coiffé de plumes, associé à un bélier. Leur style et leur technique les apparentent à « l'école de Tazina ».

Thyout nord
(gravures rupestre de la région d'El-Bayadh)
La station située au nord du village de Thyout est connue depuis 1847.

Thyout sud
La station de Thyout sud n'est découverte qu'en 1967. On y rencontre trois éléphants de 1,80, 1,28 et 1,15 m de hauteur. Les premiers apparaissent de réalisation médiocre ou assez raide, le dernier est en revanche de très beau style. Pour Lhote la juxtaposition des animaux est intéressante car « ils présentent trois styles, trois techniques de trait et trois profils différents ainsi que trois formes d'oreilles différentes, alors qu'ils sont incontestablement de la même époque ». D'autres gravures représentent des asiniens.

Note : Un orant (ou priant, du latin orare, prier) désigne, dans l'art religieux, un personnage représenté dans une attitude de prière, souvent agenouillé. La réalisation est fréquemment une statue en ronde-bosse ou une sculpture en haut-relief.

(gravure rupestre dans la région d'Aflou)

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